Royaume-Uni : comment le Brexit va faire plonger les ventes de véhicules électriques

Publié le 26 septembre 2018 à 09h00 | La rédaction | 3 minutes

Les ventes de véhicules électriques ont atteint un record le mois dernier, représentant 1 voiture neuve sur 12 achetée au Royaume-Uni

Les ventes de véhicules électriques ont atteint un record le mois dernier, représentant 1 voiture neuve sur 12 achetée au Royaume-Uni

Le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) pourrait menacer le marché florissant britannique des véhicules électriques et hybrides rechargeables.

 

En effet, selon des documents gouvernementaux auxquels a eu accès le Financial Times, les ventes dans le pays de modèles à batteries rechargeables ne devraient plus être comptabilisées dans les objectifs de réduction des émissions de dioxyde de carbone des fabricants européens. Une situation qui risque d’inciter ces derniers à réduire leur offre dans le royaume. Interrogé par le quotidien financier, David Bailey, de l'Université Aston et spécialiste du marché automobile, a confirmé que le Brexit pourrait effectivement agir comme une douche froide sur le marché de la voiture électrique au Royaume-Uni.

Des constructeurs « incités » à vendre ailleurs

« Si les voitures britanniques ne sont pas prises en compte dans les objectifs de l'UE, les entreprises seront incitées à les vendre ailleurs. C'est certainement un problème », a affirmé l’universitaire, alors que le gouvernement conservateur de Theresa May s’attèle à supprimer progressivement la vente de véhicules à essence et diesel traditionnels sur son territoire avec la mise en place d’une feuille de route parmi les plus ambitieuses d’Europe en matière d’électrification du parc automobile. Baptisé « Road to Zero strategy », ce plan prévoit notamment qu’au moins la moitié des voitures particulières nouvellement immatriculées au Royaume-Uni soient « à très faibles émissions » d’ici 2030.

Une perspective pessimiste sur la croissance des ventes que semble partager l’analyste indépendant Ian Henry. « Si les sanctions sont plus lourdes dans l'UE, [les constructeurs] pourraient décider qu'il ne vaut pas la peine d'essayer de vendre des véhicules électriques au Royaume-Uni », a-t-il dit. Pour rappel, l’UE mettra en place une nouvelle réglementation concernant les émissions polluantes des véhicules à partir de 2021.

Une démarche basée sur l’adoption de normes environnementales plus strictes, et dont le manquement peut valoir des milliards d’euros d’amende aux constructeurs. Pour ces derniers, la vente d’un plus grand nombre de véhicules électriques et hybrides rechargeables au sein de l’Union sera ainsi un enjeu décisif dans le futur.

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Le gouvernement britannique reste confiant

Réagissant aux conséquences annoncées du Brexit sur le marché des motorisations alternatives, un porte-parole du ministère britannique des Transports a déclaré que l’engagement de la Grande-Bretagne à devenir un leader du secteur ne dépendait pas de son adhésion à l'UE. « Les chiffres officiels montrent déjà que la demande des consommateurs pour les véhicules à très faibles émissions augmente de mois en mois, nous sommes donc confiants que le Royaume-Uni restera un marché attractif pour les constructeurs », a-t-il conclu.

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