Bus électriques : l’Europe introduit des quotas contraignants

Publié le 18 mars 2019 à 05h00 | La rédaction | 3 minutes

Le 11 février dernier, les membres du Parlement européen et les représentants des États membres de l'Union européenne (UE) se sont accordés sur l’adoption de nouvelles règles en matière de marchés publics relatifs à l’acquisition d’autobus en Europe.

Selon ces nouvelles règles, au moins un quart des autobus neufs achetés par les autorités publiques européennes devront être "propres" (électrique, hydrogène, GNV) d'ici à 2025, ratio qui s’élèvera à un tiers à partir de 2030.

« Grâce à cette loi, nous devrions commencer à voir beaucoup plus de bus électriques se déployer sur les routes européennes », s’est félicité Yoann Le Petit, responsable des véhicules propres au sein de l'ONG Transport & Environment (T&E). « Pour les constructeurs de bus de l'UE, tels que Solaris et VDL, elle ouvre de nouveaux débouchés commerciaux », le responsable par ailleurs de souligner.

« Décision rationnelle »

« Les bus électriques sont aujourd'hui le meilleur choix à tous égards. (…) Si les maires et les régions veulent sérieusement s'attaquer aux crises de la qualité de l'air et du climat, la seule décision rationnelle est d'acheter dès à présent des bus électriques », a déclaré pour sa part Lucien Mathieu, analyste transport et e-mobilité chez T&E.

Plus de 95 % des zones urbaines au sein de l'UE sont touchées par la pollution atmosphérique, dont une grande partie due aux émanations de gazole.

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De plus, en termes de coût total de possession (TCO), les autobus "zéro émission" et diesel sont déjà à parité lorsque les coûts de santé liés à la pollution atmosphérique et sonore sont pris en compte. TCO qui, toutefois, penche clairement en faveur des électriques si l’on ajoute encore les coûts estimés du changement climatique.

En termes de prix d’achat cependant, les bus diesel sont plus compétitifs à l’heure actuelle que leurs homologues faiblement polluants, essentiellement en raison des batteries, dont le prix reste élevé.

Réduction des émissions des poids-lourds

Par ailleurs, selon un accord trouvé le 19 février entre l'exécutif européen (Conseil et Commission) et le Parlement, les poids-lourds devront quant à eux réduire leurs émissions, de 15 % d’ici à 2025, et de 30 % d’ici à 2030, par rapport aux niveaux de 2019. Les constructeurs devront également s’assurer que les véhicules à faibles émissions ou à "zéro émission" représentent 2 % de la part de marché des véhicules neufs d’ici 2025.

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« Grâce à la pression du Parlement européen, les objectifs à l'horizon 2030 [sur les camions] sont désormais juridiquement contraignants », s’est félicitée la présidente de la commission Transport du Parlement, la députée européenne Karima Delli.

Il est toutefois à noter que ce dernier accord doit encore être validé par le Parlement et les 28 États membres avant d’être effectif.

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