Bus à hydrogène : bientôt une réalité en France ?

Publié le 29 septembre 2015 à 17h03 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Le Mercedes-Benz EcoBus3 à hydrogène est animé par un moteur électrique alimenté par une pile à combustible fabriquée par le canadien Ballard

Le Mercedes-Benz EcoBus3 à hydrogène est animé par un moteur électrique alimenté par une pile à combustible fabriquée par le canadien Ballard

Si les bus électriques sont considérés comme la solution ultime pour lutter contre les émissions polluantes et nuisances sonores en centre-ville, ceux équipés d’une pile à combustible (hydrogène) pourraient faire leur apparition en France dans les prochaines années. Leur principal avantage : une autonomie portée à 400 km.

 

Objectif européen : produire 200 à 300 bus à hydrogène

Si le bus 100 % électrique est aujourd’hui produit en grande série et est une réalité dans de nombreuses métropoles dans le monde – grâce notamment aux investissements du constructeur chinois BYD –, en France il reste cantonné à quelques expérimentations ou navettes (dont la RATP, la ville de Chalon-sur-Saône ou encore l’Aéroport de Nice). A l’heure où quelques régions se mettent à l’heure de la voiture électrique dopée à l’hydrogène, le cluster H2Bus France a pour ambition de développer des bus électriques équipés d’une pile à combustible. Créé en mars 2015, le cluster rassemble déjà quelques dizaines d’autorités organisatrices de transports (AOT), de collectivités – dont Bordeaux, Cherbourg, Le Havre ou encore Dole – et d’opérateurs de transport public. Soutenu par l’Union européenne via la structure Fuel Cells ans Hydrogen Joint Undertaking (FCH-JU) favorisant les partenariats publics-privés entre acteurs de la filière, H2Bus France et ses homologues européens ont pour objectif d’industrialiser à terme 200 à 300 bus à hydrogène.

 

Réduire les nuisances sonores et la pollution en centre-ville

En 10 ans, les bus électriques dotés d’une pile à combustible expérimenté dans le monde ont parcouru plus de 8 millions de kilomètres. Des retours d’expérience que souhaite mettre à profit la société bordelaise Hydrogène de France (HDF) qui a été mandatée par le programme européen afin de coordonner les actions des clusters en France, en Italie du Sud, en Espagne, au Portugal et en Grèce. Soutenant la production d’hydrogène à partir d’électricité d’origine renouvelable, HDF met en avant les trois principaux avantages d’un bus équipé de cette technologie : l’autonomie supérieure à 400 km, l’absence d’émissions polluantes et le silence de fonctionnement. Un appel à projet destiné à consolider la phase d’industrialisation sera lancé début 2016. Dans l’Hexagone, les régions Basse-Normandie et Rhône-Alpes sont particulièrement dynamiques sur le sujet de l’hydrogène mobilité. Le Conseil départemental de la Manche a même été la première collectivité française à installer une station de distribution d’hydrogène et à faire l’acquisition de 7 premiers véhicules (5 Renault Kangoo Z.E. préparés par la société Symbio FCell et 5 Hyundai Tucson FCEV).

 

COMMENT CA MARCHE ? Alimentée par du dihydrogène (H2) contenu sous forme gazeuse dans un ou plusieurs réservoirs sous pression (350 ou 700 bars), la pile à combustible produit de l’électricité en mélangeant le H2 avec le dioxygène (O2) présent dans l’air extérieur. L’énergie est alors stockée dans une batterie Lithium-Ion ou alimente directement le moteur électrique du véhicule.

Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

Articles complémentaires :

Toyota : un bus électrique dopé à l’hydrogène au Japon

Bus hybrides : un point sur les villes, constructeurs et technologies

Pollution automobile : quand la France devra payer

Londres : les bus à impériale passent à l’électrique

Voiture à hydrogène : un projet de 100 stations en France d’ici 2018