Bolloré Bluecar : la petite électrique disparaît du paysage français

Publié le 03 août 2020 à 06h55 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Neuf ans après son lancement, la Bolloré Bluecar disparaît avec la fermeture des services d’autopartage de Bordeaux et de Lyon

Neuf ans après son lancement, la Bolloré Bluecar disparaît avec la fermeture des services d’autopartage de Bordeaux et de Lyon

Faute d’avoir trouvé le chemin d’une rentabilité durable, le groupe Bolloré mettra fin aux services d’autopartage Bluely (Lyon) et Bluecub (Bordeaux) le 31 août prochain. Deux ans après Paris, la filiale Bluecarsharing du groupe tricolore retirera plusieurs centaines d’exemplaires de sa citadine électrique Bluecar. Signant de fait la fin de sa carrière.


Dopés par une réglementation européenne contraignante en matière d’émissions de CO2, par une offre élargie en concessions et par le durcissement des restrictions de circulation dans les grandes métropoles, les marchés de la voiture électrique et de l’autopartage connaissent une croissance et un succès sans précédent.

 

Voiture électrique et autopartage : le paradoxe Bolloré

Paradoxalement, l’un des tous premiers acteurs qui a racheté plusieurs brevets portant sur la batterie solide Lithium Métal Polymères (LMP) à l’énergéticien canadien Hydro-Québec et déployé son service d’autopartage « zéro émission » dans plusieurs agglomérations françaises réduit depuis plusieurs années ses activités et investissements dans ces deux domaines.

Après avoir été contraints de quitter Paris puis Indianapolis - ville américaine dont la mise en œuvre du service avait été difficile -, le groupe Bolloré et sa filiale Bluecarsharing se retirent de Lyon et de Bordeaux.

Alternatives à l’automobile individuelle mais aussi aux services de taxis et de VTC - plus onéreux -, les petites Bluecar dont la production a démarré en 2011 disparaîtront donc progressivement du paysage automobile hexagonal, non sans avoir artificiellement doper les immatriculations de véhicules électriques au plus fort de la mise en service des Autolib, Bluely et Bluecub.

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Batteries pour bus et stockage d’énergie

Si les contrats semblent pour le moment épargnés à Singapour (BlueSG), Los Angeles (BlueLA) ou encore Turin (BlueTorino), la filiale du groupe dédiée à l’autopartage se retirera le 31 août prochain des métropoles lyonnaise et bordelaise, deux ans seulement après l’annulation de la délégation de service public dans la capitale réalisée dans un climat de défiance.

« Malgré tous nos efforts depuis désormais plus de 6 ans, le manque de rentabilité du service, situation accentuée ces derniers temps par la crise sanitaire et économique liée au Covid-19, nous amène à prendre cette difficile décision », explique un courrier envoyé aux abonnés du service pour justifier la décision du groupe.

À la rentrée, les Bluecar et leurs accumulateurs LMP qui nécessitent d’être maintenus à une température constante seront retirées de la circulation et vraisemblablement vendues aux enchères, comme cela a été le cas pour quelques centaines d’Autolib. À défaut de monter sa technologie dans des véhicules particuliers, Bolloré la commercialisera à des tiers - à l’instar de l’allemand Daimler qui l’installera dans ses bus électriques - et la testera dans le cadre de dispositifs de stockage d’énergie stationnaires comme celui lancé à Ventavon (Hautes-Alpes).

Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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