Batteries semi-solides : moins chères, leur commercialisation est attendue en 2020

Publié le 25 décembre 2018 à 19h00 | La rédaction | 3 minutes

24M, jeune pousse américaine spécialisée dans les batteries semi-solides, a réussi à lever 22 millions de dollars dans le cadre d’un récent tour de table. Un financement qui va lui permettre de démarrer le processus d’industrialisation de ses piles semi-solides.

 

En 2010, deux chercheurs en science des matériaux de la prestigieuse MIT (Massachussetts Institute of Technology) ont lancé la startup 24M, promettant alors de fournir des batteries moins chères et de meilleure qualité en éliminant les matériaux inactifs dans les électrodes. Huit ans plus tard, on ne peut toutefois toujours pas acheter les produits de la jeune société américaine, qui n’ont jamais franchi l’étape de la commercialisation, demeurant au stade bien connu de prototypes prometteurs.

Une longue mise en sommeil de près de huit ans qui pourrait cependant bientôt prendre fin, selon la jeune société, qui a en effet récemment déclaré avoir obtenu la somme de 22 millions de dollars dans le cadre d’un tour de financement. Un montant qui, dit-elle, va lui permettre d’amorcer un début d’industrialisation de ses batteries dites "semi-solides", cela d’ici à quelques mois, pour un lancement grand public qui devrait avoir lieu en 2020.

Densité énergétique : entre 280 et 300 Wh/kg

Pour l’heure, les versions de laboratoire des prometteuses batteries auraient, selon son directeur général Rick Feldt, une densité énergétique comprise entre 280 et 300 wattheures par kilogramme (Wh/kg). Une performance qui dépasse 250 Wh/kg, soit la moyenne de la plupart des batteries actuellement sur le marché. Par ailleurs, 24M affirme avoir démontré - toujours en conditions de laboratoire - que son approche permet d’obtenir des densités supérieures à 350 Wh/kg.

Un rapport qui pourrait atteindre 500 Wh/kg dans le futur, selon les dirigeants de la société, qui promettent d’ores-et-déjà des accumulateurs qui pèseront moins, dureront plus longtemps, et surtout qui règleront de manière définitive les problèmes d’autonomie associés aux véhicules électriques.

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Les batteries semi-solides de 24M utilisent l'électrolyte comme solvant de traitement et élimine ainsi les étapes consommatrices de capital et d'énergie comme le séchage, la récupération du solvant, le calandrage et le remplissage de l'électrolyte. Pour arriver à ce résultat, elle a dû mettre au point de nouveaux types de cellules qui éliminent l’usage de matériaux inactifs importants comme le cuivre et l'aluminium, mais aussi les plastiques.

Course à la performance

Si le marché cible initial pour ses batteries semi-solides demeure celui des véhicules électriques, 24M a souligné le potentiel de sa technologie pour l’amélioration du stockage de l'énergie issu du réseau. La jeune pousse américaine est loin d’être la seule firme à travailler sur des batteries qui peuvent offrir des performances toujours plus élevées, à l’instar de QuantumScape, rachetée par le géant allemand Volkswagen cette année.

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