Batteries : le risque de pénurie guette les constructeurs allemands
Publié le 29 novembre 2017 à 07h00 | Fabrice SPATH | 2 minutes
Outre-Rhin, les grandes ambitions en matière de mobilité électrique pourraient être freinées par un risque de pénurie de métaux indispensables à la confection des batteries
Indispensable à la production des batteries pour véhicules électriques et hybrides rechargeables, les métaux précieux tels que le cobalt, le graphite et le manganèse risquent de ne pas suffire pour alimenter tous les projets des constructeurs allemands. La Fédération de l’Industrie allemande tire la sonnette d’alarme et s’inquiète d’un risque de pénurie.
Des projets électriques tous azimuts
En Allemagne, les conséquences du scandale des moteurs truqués Dieselgate et du durcissement des normes antipollution ont eu pour effet de dynamiser l’électrification des gammes chez les principaux constructeurs. 12 modèles « zéro émission » d’ici 2025 pour BMW ainsi qu’un investissement de 200 millions d’euros pour la construction d’un centre de compétences dédié aux cellules de batteries, 80 véhicules électriques pour le groupe Volkswagen (Audi, Porsche) et un investissement de 34 milliards de dollars dans les 5 ans, une version électrique pour chaque modèle de son catalogue à compter de 2022 pour le groupe Daimler (Mercedes-Benz, smart). Autant de projets qui consommeront une part croissante des métaux précieux lors de la prochaine décennie.
Demande vs capacités de production
Des ambitions qui font craindre à la Fédération de l’Industrie allemande (BDI) un risque de pénurie sur le marché de plus en plus convoité des matières premières. « Le risque de goulots d’étranglement dans la chaîne d‘approvisionnement (…) s‘accroît parce que la demande augmente plus vite que les capacités de production », a déclaré Matthias Watcher, de la BDI, cité par l’hebdomadaire allemand Welt am Sonntag dans son édition de dimanche. « Sans approvisionnement suffisant par exemple de cobalt, de graphite, de lithium ou de manganèse, il n‘existera pas de technologie d‘avenir “made in Germany” », ajoute-t-il.
Sécuriser les approvisionnements
Un constat né il y a quelques mois avec les propos d’un dirigeant de Volkswagen déclarant que l’industrie automobile mondiale aurait besoin à terme de 40 Gigafactories pour satisfaire sa demande en batteries (lire notre article). La firme de Wolfsburg avait alors tenté, sans succès, de sécuriser à long terme ses approvisionnements en cobalt. Une démarche similaire entreprises il y a peu par le compatriote BMW qui, en marge de l’annonce de la construction d’un centre de compétences dédié aux cellules de ses futurs accumulateurs, a confié avoir entamé des discussions avec les principaux fournisseurs de cobalt de la planète.