Hybrides rechargeables : dans les flottes, les batteries sont peu rechargées
Publié le 13 novembre 2018 à 11h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes
ÉTUDE - Selon une enquête menée par un cabinet de conseil britannique, une majorité des cadres qui bénéficient d’un modèle hybride rechargeable comme voiture de fonction rechargent rarement la batterie sur une prise ou une borne. Un constat qui pointe l’absence de contrôle et de formation qui devraient être assurées par les entreprises.
Audi A3 e-tron Sportback, BMW 225xe Active Tourer, Hyundai IONIQ PHEV, Kia Niro PHEV, Mini Countryman S E ALL4, Mitsubishi Outlander PHEV, Porsche Cayenne S E Hybrid, Volkswagen Passat GTE ou encore Volvo XC60 T8 Twin Engine : autant de modèles qui sont censés allier le meilleur de deux mondes.
Celui de l’électrique grâce à une batterie de moyenne capacité rechargeable sur une source d’énergie externe (prise ou borne) offrant jusqu’à 50 km d’autonomie en mode « zéro émission ». Et celui de l’hybride grâce à la présence d’un moteur thermique qui assure une polyvalence équivalente à un modèle diesel ou essence.
Outil d’optimisation fiscale
Mais ces véhicules sont aussi un formidable outil d’optimisation fiscale pour les gestionnaires de flottes, spécialement pour les véhicules de fonction à destination des cadres.
Si le principal avantage en France est de bénéficier d’une exonération totale de la taxe sur les véhicules de société (TVS, moins de 60 g de CO2/km), les hybrides rechargeables sont également un moyen de réduire les émissions moyennes et la consommation de carburant de la flotte d’une entreprise.
Du moins en théorie … Si la plupart des particuliers font l’acquisition de ce type de modèles pour des raisons environnementales, technologiques et surtout économiques - les 30 premiers kilomètres coûtent moins de 30 cents d’euros -, il n’en est pas de même pour les entreprises dont les cadres se soucient souvent peu de ces considérations.
Hybrides rechargeables : leurs propriétaires rechargent-ils les batteries ?
Des acheteurs majoritairement professionnels
Au Royaume-Uni, la fin de l’aide à l’achat aux hybrides rechargeables s’accompagne de la publication d’une enquête très intéressante menée par le cabinet The Mile Consultancy pour la chaîne de télévision nationale BBC.
On y apprend ainsi que 70 % des 37 000 modèles hybrides rechargeables achetés depuis le début de l’année dans le pays sont le fait d’entreprises.
L’enquête, qui a porté sur un échantillon de 1 500 véhicules des marques Audi, BMW, Mercedes-Benz et Volvo, révèle aussi qu’une large majorité de leurs conducteurs ne rechargent que rarement la batterie. Selon le directeur du cabinet, « Il y a des exemples où les employés ne chargent même pas ces véhicules ». Et de confier : « Les câbles de charge sont toujours dans le coffre, dans un emballage en plastique, tandis que la société et l'employé entrent et sortent des stations-service, payant pour tout ce carburant supplémentaire. »
Hybride rechargeable : batterie et autonomie sont appelées à progresser
Usage intensif sur autoroute
Pour la principale association commerciale du secteur de la location de véhicules au Royaume-Uni (BVRLA), « Nous sommes malheureusement dans une situation où un régime fiscal mal conçu conduit à des comportements médiocres. »
Pour son directeur de la communication, Toby Poston, « Nous avons eu des situations dans lesquelles les conducteurs choisissent le véhicule en fonction de leur impôt à payer, plutôt que d’avoir le bon véhicule pour le bon usage. » Et d’ajouter « Les employés utilisaient souvent les voitures hybrides pour un usage intensif sur les autoroutes ».
Un non-sens économique et environnemental que les entreprises ont la responsabilité de corriger en mettant en place des bonnes pratiques quant à l’utilisation de ce type de modèles, en installant des prises de charge sur les parkings de leurs employés mais aussi en se souciant de la façon dont le véhicule de fonction pourra faire le plein d’énergie au domicile de son bénéficiaire.