Essai Ford Mondeo Hybrid : vraie alternative au diesel ? (+ photos)
Publié le 12 novembre 2014 à 19h16 | Fabrice SPATH | 8 minutes
Très attendue, la berline Ford Mondeo Hybrid est la première voiture hybride essence-électrique à être commercialisée par le constructeur en Europe
Présentée au Mondial de l’Automobile de Paris 2012, la nouvelle Ford Mondeo aura donc mis deux ans à débarquer en Europe. Première Ford équipée d’une motorisation hybride essence-électrique, la quatrième génération est sobre, confortable et dotée d’un excellent comportement routier. Des atouts qui rendent la Mondeo Hybrid particulièrement attractive face aux moteurs diesel. Essai détaillé à son volant.
Mondeo : première voiture hybride Ford en Europe
Début 2014, nous avions testé la Ford Fusion Hybrid sur les routes québécoises, entre Sherbrook et Montréal (lire notre essai en avant-première). La cousine nord-américaine de notre Mondeo européenne offrait déjà une silhouette moderne, une calandre façon Aston Martin et surtout un groupe hybride de 188 ch combinant un moteur thermique essence et un moteur électrique. Tandis que la précédente génération de la Fusion était déjà disponible dans une variante hybride, aucun moteur de ce type au catalogue européen de Ford. Présentée lors de l’édition 2012 du Mondial de l’Automobile de Paris puis annoncée depuis plus d’un an, la Mondeo IV n’est arrivée dans les concessions hexagonales que deux ans plus tard. Principale raison de ce retard : la restructuration des sites de production européens du constructeur à l’ovale bleu. La fermeture de l’usine belge de Genk décidée en 2012 et le transfert de l’outillage et des presses d’emboutissage sur le site de Valence en Espagne – où sont déjà produits les SUV Kuga et utilitaires Transit Connect – auront eu raison du calendrier initial.
Carrosserie : 4 portes sans hayon, sinon rien …
Premier véhicule hybride du constructeur sur le Vieux Continent, la Ford Mondeo Hybrid rejoint la très discrète berline compacte Focus EV 100 % électrique au rayon des modèles électrifiés de la marque. Si l’essai de la cousine Fusion Hybrid nous avait conquis début 2014, nous étions impatients de prendre le volant de la version européenne. Extérieurement, le design de la Mondeo est quasiment identique : calandre façon Aston Martin de toute beauté, optiques avant conférant un regard acéré à la berline, feux diurnes à LED renforçant ces optiques caractéristiques, … Seuls les badges Hybrid collés sur les portières avant et la malle arrière – possibilité de masquer l’identification du modèle lors de la prise de commande, à l’instar de ce que propose Audi par exemple – rappellent la présence d’une motorisation hybride sous le capot. Mais contrairement à ses sœurs thermiques essence et diesel disponibles dès le lancement en versions 5 portes et break, la berline familiale hybride doit se contenter de la version 4 portes sans hayon offrant pourtant une meilleure accessibilité au coffre. Un détail qui a son importance, surtout si l’on sait que le volume du coffre passe de 550 à 383 litres en raison de la batterie installée derrière la banquette arrière …
Dans l’habitacle : une impression de premium allemand
Dans l’habitacle, la forêt de boutons disposés sur la console centrale a disparu au profit d’un écran central tactile de 8 pouces. Equipée du système Sync2 (technologie Microsoft) à l’ergonomie plus intuitive que sur la précédente génération, la Ford Mondeo Hybrid offre une fonction commande vocale très efficace permettant d’intervenir sur la navigation, le téléphone ou encore le multimédia. Bien installé dans un siège confortable, le conducteur profite d’un nouveau volant multifonctions à trois branches. A l’arrière, les passagers profiteront d’un bel espace aux jambes et seuls les grands gabarits (> à 1,92 m) devront se contorsionner un peu pour s’adapter au pavillon. Parent pauvre, la troisième place de la banquette arrière sera réservée aux courts trajets. Bien fini, l’habitacle arbore des matériaux rembourrés, dont la planche de bord et le garnissage des portes. Des plastiques rigides font leur apparition sur la partie basse de la console centrale. Mais l’ensemble est très correctement assemblé et semble pouvoir bien vieillir. Les rangements sont par ailleurs nombreux : porte bouteilles sur la console, espaces sous l’accoudoir central et derrière le sélecteur de vitesses, … Bien finie, la Mondeo Hybrid est également bien équipée. Disponible exclusivement en finition haut de gamme Titanium, la berline familiale hybride intègre notamment la navigation par GPS, le régulateur de vitesse, le système d’alerte de franchissement des lignes, la détection d’obstacles avant et arrière, l’allumage automatique des phares, … Seuls bémols : un coffre au volume réduit et une boîte à gants non réfrigérée.
Une motorisation hybride essence-électrique de 187 ch
Très attendue en Europe, la quatrième génération de la Mondeo l’était également dans sa variante hybride. Face aux contraignantes normes d’émissions polluantes, les ingénieurs Ford travaillent sur l’électrification de leurs véhicules – technologies hybride conventionnelle, hybride rechargeable et 100 % électrique – et sur l’amélioration des performances des moteurs thermiques (réduction de la cylindrée, injection directe, turbocompresseurs, …). A ce sujet, le petit 1.0l essence 3 cylindres développant une puissance 125 ch ne sera disponible au catalogue qu’au premier semestre 2015. Concernant le groupe hybride, celui-ci combine deux blocs :
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un moteur 2.0l essence 4 cylindres de 141 ch
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un moteur électrique de 118 ch
Alimenté par une batterie à technologie Lithium-Ion d’une capacité de 1,4 kWh – vs 22 kWh sur la citadine Renault ZOE 100 % électrique –, le bloc électrique offre une autonomie de 3-4 km jusqu’à la vitesse maximale de 135 km/h. La puissance cumulée de 187 ch – les deux moteurs ne développent pas leur pleine puissance en même temps – permet à la sage Mondeo Hybrid d’exécuter le 0 à 100 km/h en 9,2 secondes et d’atteindre la vitesse maximale de 187 km/h, des performances plus qu’honorables. L’ensemble est piloté par une boîte de vitesses automatique à variation continue de type CVT proche de celle présente sur les modèles hybrides du groupe Toyota.
Comportement routier : une agilité à toute épreuve
Sur route, la Mondeo adopte les traits caractéristiques de sa cousine Fusion testée il y a quelques mois au Québec : un châssis offrant un excellent maintien de la caisse en virage qui fait de cette sage berline un véhicule très agréable en conduite sportive. Le nouveau train arrière en aluminium ainsi que les trois niveaux de réglages de l’amortissement CCD participent grandement à l’agilité du véhicule. Si la philosophie de la boîte de vitesses automatique ne permet pas d’accélérer pied au plancher – au risque d’entendre le moteur thermique s’envoler dans les tours –, le plaisir de conduite est bien présent. Livrée de série avec des jantes alliage 16 pouces à 10 branches montées sur des pneus Michelin Energy Saver à basse consommation, la Mondeo est très agile, y compris sur sol mouillé (découvrez les pneumatiques adaptés via notre partenaire Tirendo). A condition de dompter le fonctionnement de la boîte et, surtout, de se souvenir qu’une voiture hybride est avant tout faite pour consommer moins de carburant. A ce sujet, la consommation est particulièrement faible en ville grâce sa batterie Lithium-Ion qui offre une autonomie électrique plus étendue que celle délivrée par les modèles Peugeot ou Toyota équipés de batteries à technologie Ni-MH.
Fonctionnement du groupe hybride et consommations
Le démarrage se fait en silence grâce au moteur électrique. L’autonomie électrique de 3-4 km – la vitesse maximale de 135 km/h annoncée sur ce mode est rarement atteinte – est renforcée en ville par le dispositif de récupération d’énergie cinétique au freinage : vous freinez ou décélérez et le dispositif recharge progressivement la batterie installée dans le coffre, une batterie qui ne peut être rechargée via une source d’énergie externe (prise de courant domestique ou borne de recharge). Lorsque l’accumulateur est vide ou lorsque le conducteur sollicite davantage la mécanique, le moteur essence prend le relais pour tracter le véhicule. Pour accompagner le conducteur dans l’optimisation de sa consommation, la Mondeo Hybrid est dotée d’une instrumentation intégrant un « coach » qui matérialise les phases d’accélération, de freinage et de roulage via trois histogrammes pour inciter à une conduite plus économe. Comme sur un modèle Toyota, le passage de l’électrique au thermique se fait de manière imperceptible. L’excellente insonorisation de l’habitacle n’est perturbée que par quelques bruits d’air au-delà de 140 km/h. Voici le bilan consommation de notre essai sur un parcours mixte de 250 km :
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ville : 3,3l/100 km
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route : 4,9l/100 km
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autoroute : 6,4l/100 km
Prix, fiscalité et concurrence
Exclusivement disponible dans la finition haut de gamme Titanium, la Ford Mondeo Hybrid s’affiche à partir de 32 015 euros, bonus « écologique » de 1 685 euros déduit (5 % du prix d’achat du véhicule, dans la limite de 2 000 euros). Principale concurrente : la berline Peugeot 508 HYbrid4 mue par une double motorisation hybride diesel-électrique de 200 ch. Commercialisée à partir de 35 400 euros bonus déduit, cette dernière a pour avantage de disposer d’une banquette arrière rabattable. Au sein de la gamme Mondeo, le moteur diesel 1,6 TDCi de 115 ch en finition Trend démarre à 28 500 euros (bonus/malus neutre) et le 2.0l TDCi de 150 ch en finition Titanium à 32 000 euros (bonus/malus neutre). Côté fiscalité, la variante hybride est exonérée de la taxe sur les véhicules de société (TVS) sur une période de 8 trimestres. Après cette période de clémence, il en vous en coûtera 178 euros par an. Si le surcoût de la version hybride est comblé par la TVS pour les entreprises, la fiscalité du sans-plomb en France désavantage la Mondeo Hybrid : contrairement au gasoil, les sociétés ne peuvent récupérer la TVA sur le sans-plomb. Dans un pays qui promeut les motorisations alternatives, il serait de bon ton que la réglementation évolue enfin.