Tesla : non, la France n’accueillera pas une Gigafactory en 2017

Publié le 09 novembre 2016 à 18h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

En rachetant l’ingénieriste Grohmann avec qui il collabore depuis plus d’un an, Tesla Motors prépare l’arrivée de la Model 3

En rachetant l’ingénieriste Grohmann avec qui il collabore depuis plus d’un an, Tesla Motors prépare l’arrivée de la Model 3

Evoquée ce printemps, la piste concernant la création d’une Gigafactory en France a semble-t-il été abandonnée par Tesla Motors. Le constructeur de véhicules électriques qui vient de faire l’acquisition d’une société d’ingénierie outre-Rhin lui préfère l’Allemagne ou le Royaume-Uni. Le choix de l’implantation d’une première usine en Europe sera arrêté en 2017.

 

De vains efforts français

La rumeur s’était propagée comme une traînée de poudre au printemps dernier, lors du passage d’Elon Musk dans les locaux du Service Center de Gennevilliers à l’occasion du lancement du SUV Model X : Tesla Motors pourrait choisir la région Alsace pour implanter sa seconde Gigafactory. Pour courtiser le patron du constructeur californien, les politiques locaux avaient alors jugé utile de promouvoir activement les nombreux atouts de leur région. Une initiative sérieusement mise à mal par l’intervention de la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal qui, en montant au créneau, avait appelé de ses vœux la reconversion de la centrale nucléaire de Fessenheim pour accueillir le site d’assemblage de batteries, précisant tout de même que cela « va mettre un peu de temps » …

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Une belle erreur de communication qu’a souhaité gommer Mme Royal et ses équipes lors d’une rencontre avec Musk quelques jours plus tard au Ministère. Dans les mois suivants, la ville de Châteauroux (Indre) a décidé de reprendre le flambeau de la candidature française en diffusant à son tour une vidéo de promotion de son territoire qui est également restée lettre morte au regard des récentes déclarations du cofondateur de Tesla. En marge de l’annonce portant sur l’acquisition de la société d’ingénierie Grohmann Engineering spécialisée dans les systèmes de fabrication automatisée, Elon Musk a participé hier à une conférence de presse dans laquelle il a tenu à préciser la stratégie de production de sa société en Europe. Et la France n’y a pas été citée …

Production de véhicules et de batteries

Selon le patron de Tesla, le constructeur s’apprête à réaliser des « investissements significatifs » en Allemagne et décidera courant 2017 du lieu d’implantation de sa première Gigafactory européenne. Inaugurée il y a quelques mois dans l’Etat américain du Nevada, la Gigafactory 1 a pour mission d’assembler des dizaines de milliers de batteries Lithium-Ion qui prendront place sous ses véhicules électriques ou seront employés dans le cadre de dispositifs de stockage d’énergie stationnaire via la filiale Tesla Energy. Pour atteindre l’objectif des 500 000 véhicules produits dès 2018, le Californien se trouve dans l’obligation de repenser sa stratégie de production et d’intégrer également des lignes d’assemblage de véhicules dans ses Gigafactory. Et la récente acquisition de Grohmann devra participer à l’effort industriel.

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L’Allemagne semble donc être en bonne place pour accueillir le site de production Tesla en Europe. Mais dans une interview accordée au quotidien The Telegraph, Musk a confié que le Royaume-Uni, par son important vivier d’ingénieurs automobiles qualifiés, a également ses faveurs malgré le Brexit qui, selon lui, ne changera rien à sa décision. Les chances de la France d’accueillir une Gigafactory sont désormais infimes et le pays devra patienter une seconde implantation du constructeur qui aura lieu bien plus tard. Une déception alors que Tesla a enregistré 370 000 pré-réservations de sa Model 3, une berline familiale dotée d’une autonomie supérieure à 300 km, d’un tarif « canon » de 35 000 dollars et dont la production sera engagée dès la mi-2017.

Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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