Automobile : la Russie fait le pari de la voiture électrique

Publié le 08 août 2016 à 10h30 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Renault serait en discussion avec l’énergéticien russe Rosseti pour produire des véhicules électriques dans la région de Moscou

Renault serait en discussion avec l’énergéticien russe Rosseti pour produire des véhicules électriques dans la région de Moscou

Pour respecter ses engagements pris lors de la COP21, la Russie mise sur la mobilité électrique. D’ici à 2030, le pays ambitionne de voir circuler quelque 300 000 véhicules électriques sur ses routes. Des discussions avec Renault auraient même été entreprises pour produire localement des modèles rechargeables.

 

Moscou, terre d’accueil

Numéro 1 des ventes de voitures électriques en Europe, la citadine Renault ZOE arpentera-t-elle bientôt les rues de Moscou ? A en croire la récente interview accordée par le directeur général de l’énergéticien russe Rosseti – l’un des plus importants du pays – à l’agence de presse TASS, ce scénario ne relève pas de la science-fiction. Si le constructeur français n’a pas souhaité commenter les discussions en cours, Roman Berdnikov a été beaucoup plus affable. Selon ce dernier, un site de production dédié aux véhicules électriques pourrait voir le jour dans la région de Moscou, un territoire qui pourrait également accueillir jusqu’à 110 000 véhicules de ce type à l’horizon 2020 (200 000 à l’échelle du pays).

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Infrastructure de recharge rapide

Alors que seuls 33 modèles électriques ont été immatriculés dans le pays au premier semestre, le patron de l’énergéticien s'est hasardé à quelques pronostics. Selon lui, la Russie devrait compter quelque 300 000 voitures rechargeables en 2030. A plus court terme et de manière plus réaliste, les partenariats noués par Rosseti ces derniers mois dans le domaine des infrastructures de charge devraient déboucher sur l’installation de plusieurs milliers de bornes. Ambition de ce réseau : faciliter les déplacements interurbains et, à terme, les longs trajets grâce aux stations rapides permettant de recouvrer 80 % de l’autonomie en moins de 30 minutes.

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Restrictions à l’importation

Très ambitieux, les objectifs affichés par l’énergéticien basé à Moscou sont toutefois en phase avec ceux du gouvernement russe qui publiait l’automne dernier un décret imposant à toutes les stations-services du pays de se doter d’une borne de recharge (lire notre article à ce sujet). Depuis la COP21 et les engagements pris par l’Etat en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le gouvernement de Dmitri Medvedev a fait de la mobilité électrique l’une de ses grandes priorités. Pour ne pas être à la traîne d’une Europe où les ventes de véhicules électriques s’envolent (97 700 unités en 2015, + 48 %), l’administration pourrait même interdire les importations de ce type de modèles. Mais le chemin à parcourir est encore long. En témoignent les quelque 1 000 véhicules rechargeables en circulation et la soixantaine de stations de charge opérationnelles en Russie.

Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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