Au Royaume-Uni, l’interdiction des modèles hybrides fait polémique

Publié le 22 mai 2018 à 13h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Avec un objectif d’interdire la vente de véhicules essence et diesel en 2040, le Royaume-Uni pourrait également bannir les modèles hybrides

Avec un objectif d’interdire la vente de véhicules essence et diesel en 2040, le Royaume-Uni pourrait également bannir les modèles hybrides

Après avoir annoncé son intention d’interdire la vente de véhicules essence et diesel à l’horizon 2040, le Royaume-Uni travaille sur l’élaboration de sa stratégie automobile « zéro émission » et pourrait bannir les modèles hybrides. Une hypothèse qui inquiète l’ensemble de la filière automobile.

« Hybrid Ban » ou l’interdiction des véhicules hybrides : apparue début mai, l’idée d’interdire la vente de modèles à double ou à triple motorisations essence-électrique fait écho à celle annoncée en juillet 2017 par le gouvernement britannique. En 2040, les concessions ne pourront plus commercialiser de véhicules essence et diesel conventionnels, déroulant le tapis rouge à l’électrique, à l’hydrogène et, pensait-on, à l’hybride et à l’hybride rechargeable. Mais la bataille qui a lieu en ce moment autour de l’élaboration de la stratégie « zéro émission » du Royaume-Uni pourrait faire disparaître les deux dernières catégories.

 

Luttes d’influence au gouvernement

Si le secrétaire d’État à l’Environnement (Michael Gove) et celui au Département des affaires, de l’énergie et de la stratégie industrielle (Greg Clark) sont favorables à l’interdiction des modèles hybrides d’ici 2040, le secrétaire d’État aux Transports Chris Grayling dont le siège de Toyota UK est implanté dans sa circonscription y est opposé. Leader mondial de la technologie, le groupe nippon redouble d’efforts pour élargir sa gamme en Europe afin de répondre à la demande croissante de véhicules à faibles émissions et anticiper les restrictions de circulation dans les grandes métropoles.

 

Inquiétude des industriels

Selon Mike Hawes, directeur général de la Society of Motor Manufacturers and Traders (SMMT), principale association de promotion des constructeurs et des concessionnaires au Royaume-Uni, « des objectifs irréalistes et des messages trompeurs sur les interdictions ne feront que nuire à nos efforts pour réaliser cet avenir, déroutant les consommateurs et déstabilisant le marché des voitures neuves et les milliers d'emplois qu'il soutient ». Déjà touchés par la chute des ventes de diesels, les constructeurs présents dans le pays ont annoncé plusieurs centaines de licenciements sur leurs sites de production.

 

Autonomie électrique de 80 km

Pour répondre aux inquiétudes de la filière, un nouveau document doit clarifier la position du gouvernement. Mais selon des sources proches du dossier interrogées par le Financial Times, seuls les modèles dont l’autonomie électrique sera supérieure à 80 km pourront encore être commercialisés après 2040. Une mauvaise nouvelle pour la Toyota Prius, véhicule hybride le plus vendu outre-Manche mais une excellente opportunité pour les hybrides rechargeables qui, à la différence des hybrides classiques, sont dotés d’une batterie rechargeable sur une source d’énergie externe (prise de courant ou borne de recharge).

Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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