Afrique : l’OMS s’inquiète des diesels importés dont l’Europe ne veut plus

Publié le 21 décembre 2017 à 11h00 | Fabrice SPATH | 2 minutes

Chaque année, le continent africain accueille plusieurs dizaines de véhicules diesels d’occasion exportés par l’Europe

Chaque année, le continent africain accueille plusieurs dizaines de véhicules diesels d’occasion exportés par l’Europe

Chaque année, le continent africain accueille plusieurs dizaines de véhicules d’occasion exportés par l’Europe. Pour la plupart animés par des moteurs diesels, ces derniers participent à la dégradation de la qualité de l’air et bénéficie d’un vide réglementaire que les Nations Unies appellent à combler rapidement.

D’un scandale à l’autre

Scandale du Dieselgate, restrictions de circulation, pollution atmosphérique, valeurs résiduelles en retrait, durcissement des normes antipollution, renchérissement des coûts de dépollution : autant de facteurs qui détournent progressivement particuliers et professionnels des motorisations alimentées au gasoil. Pour se débarrasser de ses vieux diesels, le Vieux Continent fait donc appel à l’Afrique qui, il y a peu, a pourtant été concernée par l’affaire du gasoil soufré. Produit aux Pays-Bas et en Belgique, ce mélange toxique était commercialisé par des traders genevois peu scrupuleux. Avant que plusieurs pays dont le Nigéria ne prennent la décision de diviser par 60 le taux de souffre dans le gasoil commercialisé sur leurs territoires.

Pollution diesel Afrique

246 000 décès prématurés

Accablé par la pollution atmosphérique responsable de 246 000 décès prématurés en 2013, le continent africain n’a pas fini d’être envahi par les gaz d’échappements des vieux diesels dont l’Europe ne veut plus. Une tendance qui n’est pas prête de s’inverser et qui inquiète l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Selon l’organisation, l’explosion démographique, le faible pouvoir d’achat, l’étalement urbain ou encore l’absence d’industrie automobile alimentent un scénario selon lequel les véhicules de seconde main et à bas prix continueront à être importés, en dépit des risques sanitaires. Une situation rendue possible par « un vide réglementaire » pointé par une étude du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et dont Le Monde a pu prendre connaissance.

 

Harmonisation des politiques

Véritable plaque tournante des véhicules d’occasion, le port de Cotonou au Bénin accueille chaque mois quelque 25 000 véhicules d’importation qui alimentent notamment la contrebande vers le Nigéria. A l’est, le Kenya a fixé à 8 ans l’âge maximal pour la mise en circulation d’un véhicule d’importation. Mais en Ouganda, pays voisin, aucune restriction n’est appliquée. Les deux pays étant membres de la Communauté d’Afrique de l’Ouest (EAC), les véhicules peuvent toutefois librement traverser les frontières. Le PNUE pousse donc à une harmonisation des politiques à l’échelle régionale. Et ne manque pas de rappeler les pays exportateurs à leurs responsabilités.

Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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