Normes antipollution : la Californie se dresse contre l’administration Trump

Publié le 05 avril 2017 à 10h00 | La rédaction | 3 minutes

Décidé à ne pas réviser ses normes antipollution automobiles sur la période 2022-2025, l’Etat de Californie a engagé un véritable bras de fer avec l’administration Trump

Décidé à ne pas réviser ses normes antipollution automobiles sur la période 2022-2025, l’Etat de Californie a engagé un véritable bras de fer avec l’administration Trump

La Californie maintient les normes d’émissions automobiles adoptées sous la présidence Obama et se prépare à batailler face à la nouvelle administration américaine.

 

La rebelle Californie face à l’administration Trump

La Californie a adopté vendredi 24 mars les normes d’émissions pour véhicules légers couvrant la période 2022-2025.  Contestées par le lobby automobile, ces normes qui visent à réduire le niveau de pollution font aussi l’objet d’une sévère remise en cause au niveau fédéral. L’administration Trump, que nombre de commentateurs jugent proche de l’industrie automobile, considère en effet qu’elles constituent une menace sérieuse pour la viabilité des sites de production américains et des emplois qui s’y trouvent. Le scenario d’un bras de fer entre les responsables politiques de l’Etat de Californie et les autorités fédérales à Washington n’est donc pas à exclure dans les semaines et mois à venir. Un bras de fer sous haute tension qui risque de dégénérer rapidement en conflit ouvert tant chaque camp semble retranché derrière ses positions.

Voiture électrique Etats-Unis 

Intense lobbying à Washington

Pour rappel, le président Donald Trump a annoncé mercredi 15 mars son intention de remettre à plat les réglementations environnementales qui spécifient les seuils d’émissions à ne pas dépasser que doivent respecter les véhicules pour être autorisés à circuler sur le territoire américain. Considérées trop contraignantes par la nouvelle administration, les normes antipollution américaines qui auront cours entre 2022 et 2025 réduiraient fortement la compétitivité de l’industrie automobile, selon elle. Un avis qui a suscité de vives critiques, notamment de la part d’élus démocrates et des défenseurs de l’environnement. Les membres du California Air Resources Board (CARB), l’agence californienne chargée de la qualité de l’air ont quant à eux fustigé l’industrie automobile pour avoir demandé aux autorités fédérales de réexaminer les normes d’émissions des voitures.

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Remise en cause du statut unique de la Californie

Face à la décision de la Californie de mettre en place des normes antipollution plus exigeantes que celles appliquées au niveau national, Scott Pruitt, le patron de l’Environmental Protection Agency (EPA), l’agence américaine de protection de l’environnement, a publiquement exprimé son souhait d’amender la loi qui accorde à cet Etat la possibilité d’appliquer ses propres normes environnementales. La Californie a répliqué en engageant Eric Holder, l’un des meilleurs spécialistes en droit environnemental aux Etats-Unis, et qui est, par ailleurs, aussi un ancien procureur général. A noter que dans cette bataille qui l’oppose à l’administration Trump, la Californie a le soutien d'autres États, appelés les « États du CARB », qui adoptent automatiquement ses normes d'émissions. Parmi ces Etats, on compte New York, le Massachusetts, la Pennsylvanie, le Connecticut, le Nouveau-Mexique et l’Arizona. 

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