En Chine, les constructeurs au défi des quotas de véhicules électriques

Publié le 04 octobre 2017 à 11h00 | Mathieu PARAIN | 3 minutes

Dès 2019, les véhicules à faibles émissions devront y représenter au moins 10 % des ventes des constructeurs chinois et étrangers

Dès 2019, les véhicules à faibles émissions devront y représenter au moins 10 % des ventes des constructeurs chinois et étrangers

La Chine instaurera officiellement un système de quotas automobile en 2019. Les véhicules électriques, hybrides ou à hydrogène devront représenter au minimum 10 % du volume de ventes des constructeurs. Si les quotas ne sont pas atteints, ces derniers devront acquitter d’importantes pénalités financières.

 

Des quotas qui seront progressivement renforcés

Les constructeurs devront veiller à ce que les modèles électriques, hybrides ou à piles à combustible (hydrogène) représentent au minimum 10% de leur volume de ventes en Chine à compter de 2019. Ce quota s'appliquera aux fabricants, chinois ou étrangers, qui produisent ou importent dans le pays au moins 30 000 véhicules particuliers par an. Une exigence qui passera à 12 % en 2020 et qui devrait se renforcer au fil des années suivantes.

Pour Didier Leroy, Vice-président de Toyota, l’instauration de quotas pour les véhicules à énergies alternatives est le signe que « les autorités chinoises ont suffisamment confiance en leur industrie pour changer la réglementation et pousser l'avantage concurrentiel ». De son côté, Maxime Picat, directeur Europe du groupe PSA, analyse cette nouvelle politique du gouvernement chinois comme une tentative de répliquer la stratégie industrielle que celui-ci avait mis en place à une certaine époque dans le secteur des télécommunications.

 « Ils refont le coup du téléphone, a ainsi déclaré M. Picat, en sautant une étape pour aller directement dans la technologie d'après. » « Ils sont déjà incontournables sur les batteries », a-t-il ajouté, inquiet.

Chine voiture électrique 

Pénalités ou rachat de crédits en cas de non-respect des quotas

Le projet de Pékin d’instaurer des seuils minimums de vente pour les véhicules électriques et hybrides est sous le feu des critiques depuis qu’il a été publiquement dévoilé. Sous le poids des pressions – américaine, européenne et japonaise –, les autorités chinoises ont ainsi finalement décidé de repousser à 2019 l’application de leurs règles de quotas, alors qu’elles auraient dû entrer en vigueur dès l’année prochaine.

D’après le nouveau dispositif réglementaire, les constructeurs qui n’arrivent pas à respecter les quotas devront soit racheter des crédits aux constructeurs « excédentaires », soit payer d’importantes pénalités au gouvernement. Hermann Prax, porte-parole du groupe allemand Volkswagen, a déclaré que ces nouvelles mesures « correspondent parfaitement à notre feuille de route récemment annoncée pour les véhicules électriques ». Même son de cloche entendu du côté du munichois BMW.

L’américain General Motors a quant à lui déclaré qu'il « s'efforcerait de se conformer aux exigences obligatoires », mais ajoutant que « les efforts conjoints et continus du gouvernement et des entreprises sont essentiels pour construire une acceptation générale des consommateurs pour les véhicules à énergies alternatives ».

Mathieu PARAIN

Mathieu PARAIN

Passionné par les motorisations alternatives et attentif à l’impact des normes d’émissions sur le secteur automobile, Mathieu a débuté sa carrière de journaliste en Suisse avant de rejoindre la place de marché dédiée aux véhicules électriques et hybrides.