Chine : le Transit Elevated Bus ne luttera jamais contre la congestion

Publié le 17 juillet 2017 à 07h07 | La rédaction | 3 minutes

Dévoilé en 2016, le bus électrique surélevé TEB-1 a fait l’objet d’un financement frauduleux d’un montant d’1,3 milliard de dollars et le projet devrait rester au stade de prototype

Dévoilé en 2016, le bus électrique surélevé TEB-1 a fait l’objet d’un financement frauduleux d’un montant d’1,3 milliard de dollars et le projet devrait rester au stade de prototype

Plus d’1,3 milliard de dollars de fonds auraient été collectés de manière frauduleuse par Bai Zhiming, l’homme d’affaires chinois à l’origine du projet de création du Transit Elevated Bus. Ce véhicule électrique aux dimensions inédites qui devait révolutionner le transport public terrestre restera finalement, jusqu’à preuve du contraire, au stade de prototype.

 

Un bus électrique qui enjambe la route

La police de Pékin a récemment arrêté 32 personnes soupçonnées d’avoir perçu et détourné frauduleusement des fonds destinés à la conception et à l’industrialisation d’un nouveau type de véhicule, le Transit Elevated Bus (TEB). Long de 22 mètres, large de 7,8 mètres et haut de 4,8 mètres, le TEB enjambe littéralement la route. Surélevé, cet autobus électrique peut laisser circuler deux véhicules de front sous son tablier. Avec sa capacité de 300 passagers et sa vitesse maximale de 65 km/h, il peut se substituer à 40 bus conventionnels (découvrez tous les détails techniques).

 

Une industrialisation fortement compromise

Testé avec succès dans la ville de Qinhuangdao (nord-est de la Chine) en 2016 sur une portion de route d’une longueur de 300 mètres, le véhicule futuriste « made in China » promettait de régler, du moins en partie, mais de façon importante, le problème de la congestion des routes dans les grandes agglomérations. Après cette démonstration grandeur nature dont les images ont fait le tour du monde, plusieurs villes, dont Paris, ont manifesté leur intérêt pour l’innovation des Chinois.

Mais l’idée était trop belle pour être vraie : l’autobus testé par les Chinois n’a jamais réussi à dépasser le stade de prototype. Trop d’obstacles techniques, pratiques et légaux auront eu finalement raison des ambitions de ses concepteurs. Des difficultés qui se sont accumulées au fil du temps mais qui n’ont apparemment pas dissuadé ces derniers de continuer à faire appel à l’argent des investisseurs pour un produit dont l’industrialisation était devenue entretemps fortement compromise.

 

1,3 milliard de dollars collectés de manière frauduleuse

Parmi les personnes ayant fait l’objet d’arrestation par la police, Bai Zhiming, le PDG de 47 ans de la Transit Elevated Bus Company, la firme à l’origine de l’autobus futuriste, et qui est en même temps le fondateur de la Huaying Kailai Asset Management, la plateforme web de financement peer-to-peer qui a servi à récolter l’argent des investisseurs. Les 31 autres personnes arrêtées sont des employés de la Huaying Kailai.

Par ailleurs, la police chinoise a demandé aux personnes escroquées de se signaler afin de porter plainte. Selon la presse locale, plus de 70 personnes ont déjà effectué cette démarche d’accusation. Au total, plus d’1,3 milliard de dollars de fonds auraient été collectés de manière frauduleuse par M. Zhiming. Le gouvernement de la province chinoise du Heibei ferait lui-aussi parti des victimes.

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