Byton : un nouveau constructeur électrique est né au CES (+ photos)

Publié le 08 janvier 2018 à 08h00 | Fabrice SPATH | 4 minutes

Le premier véhicule électrique de Byton offre un tarif d’accès de 37 000 euros et une autonomie maximale de 520 km

Le premier véhicule électrique de Byton offre un tarif d’accès de 37 000 euros et une autonomie maximale de 520 km

Devenu un rendez-vous annuel incontournable pour l’industrie automobile, le CES de Las Vegas a vu naître cette nuit un nouveau constructeur. Une start-up chinoise très bien financée et encadrée dont le premier véhicule sera électrique et connecté. Le tout pour un tarif d’accès attractif et une disponibilité européenne courant 2020. Premiers éléments vus et rapportés depuis le Nevada.

 

Tarif d’accès de 37 000 euros

Hier dimanche 7 janvier est né à Las Vegas un nouveau constructeur. Baptisée Byton, la start-up chinoise dont le centre de R&D est situé à Munich a rassemblé plus de 1 000 personnes en amont du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, la grand-messe de l’électronique grand public devenu au fil des ans un événement incontournable pour l’industrie automobile. Sous la contrainte des normes antipollution et autres réglementations restrictives, les nouveaux venus se positionnent sur le très prometteur marché de la voiture électrique. Et Byton ne fait pas exception à cette règle.

Le rendez-vous fixé hier par la start-up a vu son président Carsten Breitfeld – transfuge de BMW – présenter son premier modèle comme le « véhicule le plus avancé du marché à partir de 2019 ». Un clin d’œil à Tesla, l’actuelle référence du marché « zéro émission », mais aussi au reste des compétiteurs premiums qui devront batailler avec un premier modèle Byton doté d’un prix d’accès d’environ 45 000 dollars (soit 37 000 euros) et de nombreuses innovations parmi lesquelles la conduite semi-autonome, la commande gestuelle ou encore la connexion 5G.

 

Deux capacités de batteries au choix

Electrique, la berline au design réussi qui n’est pas sans rappeler le modèle Faraday Future FF91 dévoilé un an plus tôt au CES sera proposée en priorité à la Chine l’an prochain avant de rejoindre courant 2020 les Etats-Unis puis l’Europe. Une bonne nouvelle pour le marché des familiales « zéro émission » qui, à l’exception de la Model S, ne dispose pas encore d’offre véritable. Au lancement, deux variantes seront proposées :

  • une version d’entrée d’une puissance de 200 kW / 272 ch (410 Nm) embarquant une batterie d’une capacité de 71 kWh offrant une autonomie de 400 km

  • une version plus cossue d’une puissance de 350 kW / 476 ch (710 Nm) embarquant une batterie d’une capacité de 95 kWh offrant une autonomie de 520 km

A l’image de l’autonomie dont on ne sait s’il s’agit de chiffres mesurés selon le cycle américain EPA proche de la réalité, on ignore tout du poids et des performances de cette berline longue de 4,85 m. Tout juste, la marque a-t-elle mentionnée la possibilité de recharger 80 % de la batterie en seulement 30 minutes.

Byton CES Las Vegas 

Course aux équipements technologiques

En revanche, Byton a été beaucoup plus disert en ce qui concerne ses équipements. A commencer par sa connexion 5G qui offre une bande passante de 10 Gb / seconde ou encore de l’accès à bord via la reconnaissance faciale. Un système rendu possible grâce à des caméras intégrées aux montants des portes. Dans l’habitacle, le petit constructeur sino-allemand a installé une immense dalle LED tactile sur toute la longueur de la planche de bord (125 x 25 cm). Le volant multifonction accueille lui aussi une tablette tactile pour piloter les principales commandes du modèle électrique, le tout étant agrémenté par un dispositif à commandes gestuelles qui va prochainement faire son arrivée sur les modèles Volkswagen.

Conçue comme un véritable objet connecté, la berline siglée Byton reçoit également une multitude de capteurs destinés à prendre soin de ses occupants : rythme cardiaque, concentration d’oxygène, poids, … Des gadgets qui doivent renforcer l’attrait du véhicule auprès d’une clientèle à la recherche de technologies connectées mais qui ne pèseront pas bien lourds face au dispositif de conduite semi-autonome de niveau 3 dont il sera doté à son lancement. Et dès 2020, la conduite quasi-autonome de niveau 4 (5 étant le niveau le plus élevé) sera proposée au catalogue.

 

Un destin à la Faraday Future ?

Design attractif, autonomie étendue, connectivité accrue, tarifs contenus et disponibilité rapide sur le Vieux Continent : autant d’arguments qui pourront séduire familles et entreprises à la recherche d’un véhicule électrique polyvalent et fiscalement attractif. Reste à savoir si Byton ne subira pas le même sort que Faraday Future dont le patron chinois installé aux Etats-Unis vient d’être rappelé par Pékin pour solder ses dettes dans le pays. Capacité de production, réseau de distribution et financement sur le long terme sont autant d’écueils que l’entreprise devra éviter si elle souhaite s’attaquer de front à plusieurs marchés mondiaux. Pour le moment, le sérieux de sa présentation associé à une levée de fonds conséquente de 200 millions de dollars – notamment auprès du géant technologique chinois Tencent – conforte les premières analyses positives.

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Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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