BlueIndy : une rentabilité incertaine pour Bolloré ?

Publié le 19 janvier 2016 à 06h52 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Après une première phase d’expérimentation, le service BlueIndy est ouvert au public depuis septembre 2015

Après une première phase d’expérimentation, le service BlueIndy est ouvert au public depuis septembre 2015

A Indianapolis, le service d’autopartage électrique baptisé BlueIndy vient d’annoncer avoir dépassé les 1 100 abonnés. Opéré par une filiale du groupe Bolloré, le service comptera rapidement 135 voitures électriques réparties sur 65 stations. Malgré le succès grandissant, les critiques se multiplient autour de la rentabilité du projet.

 

7 000 locations d’une durée moyenne de 22 minutes

Au printemps 2015, le groupe Bolloré a annoncé le lancement imminent de son nouveau service d’autopartage à Indianapolis. Après une phase d’expérimentation qui a vu s’opposer le Français au fournisseur local d’énergie, la ville – célèbre pour ses courses automobiles – a accueilli ses premières voitures électriques au mois de septembre. A l’occasion de son 4e mois d’exploitation, Bolloré vient de révéler que son service baptisé BlueIndy a dépassé les 1 100 abonnés et que 95 % d’entre eux ont opté pour l’adhésion annuelle. Au total, ce sont plus de 7 000 locations d’une durée moyenne de 22 minutes qui ont été enregistrées par BlueIndy depuis son ouverture au grand public l’automne dernier. Face au succès, l’opérateur a annoncé son intention de déployer son service sur l’ensemble de l’aire urbaine dont fait partie Cincinnati. A terme, BlueIndy comptera 500 véhicules électriques – des Bluecar aux caractéristiques identiques à celles utilisées sous nos latitudes – répartis sur 200 stations où seront installées quelque 1 200 bornes de recharge.

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Une concurrence forte qui nuit à la rentabilité

Avant ce déploiement de grande ampleur, le groupe Bolloré travaille à l’installation de 5 nouvelles stations (25 véhicules) sur les campus universitaires. Dans les prochaines semaines, BlueIndy fera également grandir sa flotte en mettant à disposition un total de 135 véhicules électriques (65 stations). Une mesure qui aura très certainement pour conséquence de doper le nombre d’abonnés. Toutefois, les critiques liées à la rentabilité du projet sont de plus en plus nombreuses. Selon l’opposition au conseil municipal d’Indianapolis qui a investi 6 millions de dollars pour la construction des stations, le seuil de rentabilité ne sera atteint qu’à partir de 200 000 adhésions et 20 000 locations hebdomadaires. De son côté, l’opérateur qui investit 40 millions de dollars dans l’opération et promet à terme la création de 100 emplois à temps plein, les premiers retours sont très encourageants. La concurrence que se livrent les taxis, les VTC – Uber et Lyft en tête – et celle exercée par les vélos en libre-service pourrait néanmoins reporter de quelques années l’atteinte de ses objectifs de rentabilité.

Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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